Affiche Mauvais Rêve Le concept de mise en scène de la pièce était déjà intéressant: au premier plan un acteur, en arrière plan un écran sur lequel sont projetées des scènes filmées au préalable. L'acteur joue avec les images sur l'écran, et le résultat visuel est surprenant. L'acteur est complètement synchronisé avec ce qui se passe à l'écran, parle aux personnages qui apparaissent à l'écran, se retrouve lui-même à l'écran...

Au niveau du contenu en lui-même de la pièce, on retrouve des éléments de 99 Francs, de Fréderic Beigbeder: Un jeune(?) "créatif" dynamique, qui crée des publicités et à qui tout sourit: la carrière (on se l'arrache), l'argent (il a tout ce qu'il veut), les femmes (qu'il collectionne)... Mais une séries de "mauvais rêves" vont lui faire prendre conscience progressivement que son mode de vie consumériste et factice n'est peut-être pas le vrai bonheur. Mais ces rêves inquiétants semblent trop réels. Que se cache-t-il derrière?

On y retrouve aussi des éléments stylistique que j'ai immédiatement associés à Bret Easton Ellis dans American Psycho, surtout dans la description détaillée de la voiture, et la routine matinale du personnage principal. Je salue aussi le clin d'œil à Saw (qu'il soit voulu ou non[1]).

Dans l'ensemble, c'était une très bonne pièce. Le scénario est prenant, dôle. L'acteur joue avec une énergie incroyable et une précision métronomique pour rester synchronisé avec ce qui se passe sur l'écran. Il est aussi à l'aise dans son rôle à l'écran que dans son rôle sur scène. La mise en scène, en plus d'être originale, est vraiment une réussite et ajoute une dimension très particulière à la pièce.

Je conseille donc cette pièce. Par contre dépêchez vous si vous comptez la voir: ils la jouent jusqu'à samedi.

Plus d'infos et réservations sur le site de l'Atelier 210.

Notes

[1] Comme disait Bob Marley: "Mes chansons sont plus intelligentes que moi"