Je suis là, misérable, à méditer mon sort,
Entouré de spectres ne se doutant de rien.
Lentement sur moi se referme le décor
Qui sera mon tombeau, mon linceul de chagrin.

Cette étoffe m'étouffe et enlève à mon âme
L'air dont elle a besoin, ainsi que tout l'espace
Nécessaire à préserver sa brûlante flamme,
Déployer ses ailes, même un instant fugace.

Dans ce sombre tombeau doucement je m'abîme
Tel une pierre posée par un géant
Qui, sous l'ordre arrêté par le dieu magnanime,
S'écroule en nous offrant un spectacle navrant.

Car la quête de l'amour est une escalade
Pire encore que celle du mont où les dieux
Me regardant peiner dans ma vaine bravade
Se moquent de ma peine et refusent mes voeux.

Nicolas da Luz Duque